Poète, blogueur, chroniqueur, directeur littéraire d’une collection chez Pierre Turcotte, Christophe Condello m’a aimablement adressé son septième recueil, Théorème de l’inachèvement, un théorème en quatre propositions où le nous, le vous et le vivant du monde s’entrelacent pour, paradoxe, non pas démontrer ce que le titre désigne mais nous conduire à le questionner quand, selon Aristote cité par l’auteur, l’essentiel en toute chose (en et non de toute chose) est la fin et que notre éternité se dérobe / avec la marée.
Étant, à mon sens, dépourvu du talent de chroniquer longuement, le mieux est ici de vous donner à lire trois des textes de cet abondant recueil (loin des parutions étiques).
*
La mort existe-t-elle
ou est-ce la fin
de la gravité
des lanternes en liberté
éclairent nos ombres
allons-nous y trouver
ce que nous sommes
un visage
censés quitter
la profondeur inaccomplie
de nos plaies
*
La pénombre galope
sur l’écharpe du ciel
vos gestes déverrouillent
nos ailes closes
la lune dans vos ventres
sera belle ce soir
*
Nous enjambons les heures
loin de vous
une route sans fin
donne un sens
à nos égarements
un peu de sable
sous l’œil
étanche la peine
*

THÉORÈME DE L’INACHÈVEMENT
page sur le site de l’éditeur
Image de couverture : Marie-Claude Lamarche