Jolo #7 – où s’engouffrent les rêves

Jolo ! Le Jeu se pose sur ton épaule
comme un petit singe gris
dans l’espace entre les garçons accroupis
qui fonde le cercle où s’engouffrent les rêves.
Au milieu, le Jeu de la vie qui touche l’un et l’autre
tour à tour, l’un et l’autre aux yeux noirs,
aux pupilles de perroquets, l’un et l’autre
emportés par le rire.

Ceux qui sont entrés dans la connaissance
plissent le pourtour de leurs bouches d’aînés :
si vite ils ont vieilli, trop vite, amère enfance
qui n’a pas su goûter l’aube comme un miel d’argent.
Mais le Jeu demeure pareil à la pluie dans le sein
d’un nuage fantasque, au gré du vent de l’esprit.

Jolo, enfant de l’arbre, ignorant des grandes choses du monde,
il n’est encore pour toi que le secret d’une boîte en fer
où règne une plume de couroucou
sur un beau lit de perles bleues.
Il n’est encore pour toi qu’une roue sur la piste
entre deux lignes de roseaux tissées de nids,
une course joyeuse ensemencée de cris
que les songes nocturnes changent en pure rosée.

Un soir où l’air est comme empli
d’une poudre de corne séchée
le Jeu se pose sur ton épaule…


Jolo (prononcer diolo) dans la langue des Bhétés de Côte d’Ivoire signifie bienfait, bénédiction, ce que l’homme recherche sur la terre.

Dagodio 1998 – Batouri 1999

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