Dans ce deuxième Voyage au Lexique, je continue d’explorer, en me gardant de les exploiter, les mots de Ma vie au village dont le nombre d’occurrences est significatif.
Monde
Ce qui n’est pas à portée de soi mais en qui l’on tombe, ou plutôt chute en son idée, sans avoir eu le temps de compter les morts. Quelle épouvantable invention d’avoir de tout fait des moitiés qui dérivent à deux cent kilomètres par seconde. Si pour connaitre nous devions être séparés, ce ne fut pas de cette manière, affublant dieu d’un vice et de brutalité, en l’embringuant dans nos histoires, l’un d’un côté, nous de l’autre assis au prétoire des morales.
Ce dont je parle ici c’est du ventre divin, de ses organes tournoyant, des ailes de son esprit qui nous meuvent autant que nous voguons de nous-même sous le vent ou l’effet du vin, de la chose infinie, tramée de vide et d’atomes, qui s’épanche en lui, et du menu soi de chacun vacillant sur un bout de terre, des entrailles cosmiques où le plus petit grain ne se perd au cœur d’une énorme pensée. Mais aussi l’envers maléfique de ce sublime chaos dans les têtes humaines, leur hideuse volonté de se subordonner, de ne jouir, jeu minable et tragique, qu’au bord des peines qu’elles fabriquent.
Nombre d’occurrences : 15
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