Mariage
Non loin, deux cents mètres à vol d’oiseau, mais à vol d’oreille quasiment dans la chambre, une fête de mariage. Toute la nuit, qui commence tôt, flot ininterrompu de musique, vagues d’exclamations, houle de cris. Je me trouve chanceux d’avoir eu trois heures de sommeil. L’intérêt de ce document vient de ce que deux « plans » sonores suivent en parallèle la ligne principale de l’enregistrement : devant, le cliquetis de l’aiguille des secondes du réveil posé sur mon bureau, derrière, le souffle intermittent du nettoyage de l’abattoir qui poursuit son œuvre de mort. Ainsi accompagne l’évènement, que l’on suppose heureux, l’écoulement du temps humain vers sa perspective finale, que j’espère autrement plus paisible que son symbole. Vive les mariés !