Chant du deuil de Mylène

Sous l’ampoule
Un lit trop grand pour elle
Froide en sa robe de poupée
Il y a des formes à terre assises
Au milieu de la nuit
Assises au centre de la terre
Qui jouent le jeu
Des plaintes des murmures
Il y a des ombres qui se penchent
Une main qui chasse les mouches
Car c’est le jour
  déjà
  avec ses oiseaux
  ses fleurs de caféiers
On descend lentement
  à neuf heures
Portant le bois
  le corps
Dans la cour où la terre ouverte
Est vite refermée
Pas de mots
Pas de pleurs
Seulement quelqu’un pose
Une tache sanguine
Le calice solitaire
D’une rose de Chine

Poème paru dans le numéro 39 de Voix d’encre

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