Mauvais air

Le goutte-à-goutte de la nuit, la vieille perfusion du sommeil, le mauvais dosage des rêves, la trituration de l’esprit dans le mortier du jour passé. Distillation lente des mots : la veine finit par céder. Pesamment tout s’infuse en soi, tout se dégoutte sous la peau, l’attente lucide des geckos, la pose cruelle des mantes, la chute oblique des hiboux et le friselis doux des palmes. Il reste un fond de prière que le sang n’a pas dilué, ni le sacré caractère, ni la mortelle maladie. La poche n’a plus de solution. On guette le premier oiseau, même si le jour n’est pas nouveau. La nuit part enfiler ailleurs sa blouse d’infirmière.

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