Bois rouge : en elle, la forêt (3)

Ils inventèrent la musique à l’écoute
A l’écoute des pluies
A l’écoute des gouttes
Sur leurs pennes brillantes
Sur les limbes de cire
Lobes vertes dentelles
Et toutes découpures
De feuille de fougère
Quand des bras leur naquirent
A l’aisselle
Forme de mains
De longs doigts
Pour battre l’air
Qu’ils n’eurent plus bec
Mais bouche pour dire
La forêt c’est de la musique

Ils eurent voix
Et chant de pluie
Chant de bois
Dans les veines
Et joie joie joie
Rouge de sang
Plus forte que peine
Et qu’oubli d’en-haut
Du très-haut lieu d’origine
D’où cigognes noires ils tombèrent
Au commencement de la pluie
Et connurent l’humaine nuit
D’être en bas si solitaires
De prendre couleur de terre
Teinte d’écorces de racines
Toutes nuances d’arbres de vie
Eux qui furent le premier sang
A qui nous devons danse et chant
A qui nous devons musique

En son ventre
Tout son d’air
Tout son d’eau
Tout bruit de vent
Et tout bruit d’ailes
Retourne en elle
La prégnante


pour marimbas, sanzas, tambours de peau, hochets

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