Un peu de ciel enclos
Par les grands arbres
Qu’une main tire à notre portée
Un peu de ciel roui de ciel tanné
De soleil écrasé sous la pierre
Teintant la peau d’éclats de fer
Un pan de ciel si haut
Entre les murs
Son reflet à nos pieds
Dans un carré de terre
Et les milans ombrés
Qui tournent passent
Qui foulent l’air
Et le font noir
Nuances d’ailes
Le ciel si haut si loin
Mais si bas en nos corps chauds
En semence dans nos mains
En salive dans la bouche
Ou blanche farine du jour
Qui sèche sur les toits
Ou linge au sol de la cour
Le ciel sous nos pas
Doux et clair et dur à la fois
Le ciel en forme de poussière
De brique qui rougeoie
Rocoue la piste de nos doigts
Tressant à nuit venue
La fibre des étoiles
En saison de feu
Dénué de grain lourd
Lame lisse plaquée
A l’oblique des yeux
Feuille grise d’acier
Et dénudé d’oiseaux
On ne le voit
On ne le touche
Avec la peau
Mais il est en voûte d’esprit
Lui qu’on repousse
A chaque pas qui le poursuit
L’infécond que l’on cherche
Le soudain qui dégoutte
Toute sa laitance d’eau
Ciel de si longue attente
Que l’on épouse sous les pluies
Et qui teinté de lune
S’empare de nos reins
pour marimbas, sanzas, tambours de peau, hochets
Extrait paru dans Arpa 106-107
L’écriture fantasque des flamboyants
Le long des routes de poussière
Le lointain horizon de notre erre
Entre les espèces clairsemées
Eucalyptus , manguiers parsemés
La terre, jeune épousée
En sécheresse avait l’air épuisée
Les herbes sèches pointaient , dures
A travers quelques craquelures.
Les flamboyants ayant perdu leur parure
Au feuillage aéré, portaient en chevelure
Leurs grands haricots noirs, comme des signes
D’une écriture fantasque que rien n’aligne
J’ai recueilli les fruits de leurs fleurs rousses
Quelques unes étaient tombées à terre ( leurs gousses)
Et je conserve encore aujourd’hui, mon regard étonné
A leur aspect de vieux cuir, au vécu , patiné.
Aux témoins exotiques, que j’ai fait voyager
Je pourrai proposer , un tableau paysagé
Aux couleurs différentes , en voisinage vert
Changeant d’une Afrique exsangue et sévère.
Mais il manquerait à ces plantes émigrées
Le sol où leurs racines ont prospéré de plein gré
Le voisinage aimable des hommes couleur ébène
Les vautours, et la faune, que necessité amène.
Où il faut faire avec le maigre
Au pays des hommes intègres
Celui les kapokiers et karités
De longue tradition invités
–
RC- 01-2012
J’aimeJ’aime