Bois rouge : Arbres, les silencieux (1)

Les grands
Les vastes qui nous sont lumière
D’autre monde et gloire flamboyante
En murmure d’abeilles de mouches
Chuchotement de fourmis lentes
Qui nous sont verve du lointain
En rumeur d’écorces
Complainte des racines
Et stances sortant de leurs bouches

Ils marchent
Les étendus
Marchent au pas de nos dires
Eux qui nous fondent
En l’immobile vent
Qui sont corps de nous les parlants
A l’écoute de toute sève
Et de tout sang
De nos mots s’élevant
Sous leurs ailes

Et nous aussi marchons
Sur la ligne d’eux
Qui sont frontière horizon
Couleur de la nuit verte
Ombre d’ombres d’un ciel bas
Au-dessus de nos têtes
Descendu par imposition
Et sous le couvert des huttes
Toit des cases où nous dormons
Sont encore ce ciel si bas
Ce voile de l’en-haut si loin
Cette frontière


Devant
Sans cesse corps de nuit
Sans cesse éclat d’esprit
Entours dont on ne sort

Sans l’un
Qui parfois s’éteint
Ou que l’on tue
Par foudre hache
Brutale scie
Nous n’aurions tambour
Ni de guerre
Ni de fête
Ni son lourd du deuil
En nos places 

Et n’aurions mortier
Ni pilon
Pour que l’unique jour danse

pour instruments de la forêt

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