Bois rouge : Arbres, les silencieux (2)

Les démesurés sans colère
Les doux gardiens de leur semence
Dressés face à nous
En terre continente
Quand la chair lève sur notre peau
Les cartes de nos errances
Vastes virginaux
En ciel de nuit
En ciel d’enfance
Contenant traces de nos bains
De nos jeux de naguère
Lors nous étions nus
Et luisants
Et purs
Dans les rivières

Les droits
Devant sans cesse
Derrière
Sans cesse à l’entour
De nos pas
A qui l’on revient toujours
Qui nous sont le troisième jour
Du temps d’avant que l’on cherche
Qui nous sont chemin de retour
En verdure de pagne à nos reins
Et cette lumière d’autrefois
Dans la braise du matin

Quand l’un
Par l’esprit du feu
Tombe
S’abat
Se donne
En sec gémissement
Puis long fracas plaintif
Fleuraison de lucioles
A l’étage d’en-haut
Dansent nos jambes cendrées
Sur la terre tremblante

Voici disent les bouches souriantes
Conjuration du froid
Provision de parole
Et c’est un autre hors et loin
Ailleurs où nous serons demain
Qui doucement s’éveille

Arbres
Les silencieux
Que nos lèvres prononcent
En parlers inconnus
Mots du vieil oubli
Verbes du vieux secret
Tournant la salive des jours
Quand nous allons seul chacun
Malgré les rires
Les cris les rites de l’amour
Dans l’eau de la rivière
Entre leurs jambes hautes
Quérir l’enfance du ciel

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