Bois rouge : Final

Bois rouge
Pluie
Verte nuit
Du sang
Saveur piquante
De l’encens
A l’ourlet des écorces
Vent
Blanc silence
Et tous les cris
Halètements
Dans la nuit verte
Tintinnabulements
Danse du chant
De longue plainte
Entre nos mains
S’écoulent arbres rivières
S’écoulent les clameurs d’oiseaux
Et la douceur de l’antilope
Et l’ironie de l’éléphant
S’écoulent le rire et le sang
Vers un ciel si loin

Bois rouge
Couronné
De résine
Longs fûts
Sertis de braise
Seul horizon
N’avons ligne de fuite
D’autre frontière
Que frondaisons
Quand nous marchons sur la rouille
Sur les pistes de fer
Hommes tombés d’en-haut
Au commencement de la pluie
Parmi tout autant de lumière et de nuit
Tombés avec l’oubli
Et cette peur de l’obscur
De la pénombre humaine
N’avons d’autre frontière
Que la marche et le chant
Chant du bois rouge
En notre sang
D’autre labeur que danse
Hissant la chair
Effaçant la distance
D’aujourd’hui à demain

Tout commence
Par les marimbas de la nuit
Et la rengaine des sanzas
Éclats d’étoiles
Sous nos doigts
Matière noire
En nos veines

Vient le froid
De la lune verte
Enveloppant
Nos ombres assises
Enveloppant
Des formes grises
Gisantes sur un lit
De terre
Et doucement
Le chant s’éteint
Répréhension de la forêt
Retour trop long retour
Quand d’elle ne sortons
Hors le temps
Où les corps se mêlent
Étrangement à sa musique


Serge Marcel Roche, Bois rouge
pour instruments de la forêt
marimbas
sanzas
tambours de peau
hochets

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