Tu marcheras de nuit
Toujours tu empruntes
Et j’emprunte tes mots
Leur donne une couleur d’ici
De rouge terre de racines
De grain de peau
Matière noire par où je passe
Sans comprendre
Et tu comptes mes pas
Un à un sur le bois
Avec des pauses entre les lignes
Ce qui fait le poème
Ce peu de mots
Toujours les mêmes
Ce lieu troisième
Une certaine mutualité
Une douce et longue migration des signes
Juste une conversation
Au bord des arbres et de l’eau
Les mots et expressions en italique sont extraits de lettres ou de poèmes de Muriel Verstichel,
sauf restes et semence, de l’épitaphe de Paul Claudel. Batouri-Saint-Didier, 2010