J’habite un massif plutonique, ailleurs on dirait sur, j’habite un repli, l’un des siens ou de moi, un recoin, j’imagine toujours qu’il s’en va, qu’il descend vers le veld, les montagnes d’en-bas, vers des noms où je n’irai pas et je ne sais quelle part il prend de la musique, cette musique là que j’entends, comment il la soubasse, la besogne dans son tréfonds, lui remonte du gouffre antique cet air qu’elle a d’être grave et légère sans correspondre à notre idée de ces vertus, s’agit de mélodie de terre de temps précambriens, du noyau d’avant les orogenèses, de la séparation qui peut être aussi bien fracture de notre esprit, de la mobilité des hanches et du bassin ou d’un effondrement du désir s’opérant dans les corps faisant le lit d’une ère propice à de terrestres incursions, aux transgressions marines, à des bouleversements qui tueront la coutume, c’est encore d’elle dont il est question lorsqu’assis j’écoute, évoque schistes, micaschistes, des choses aussi qui sont depuis toujours dans la manière humaine.
La porte sous la lune, près des jacos heureux, la lune sur le teck et le manguier, l’hibiscus fripé tels de vieux sexes ses lanternes.