Ma vie au village – 32

À démanger passons toute une part du temps, on se racle savane et terre, et toute une part d’emportement, puis une autre aux lisières à chercher le djengui, une de transes de nuit, une qu’obsèdent les chiens, la misère, encore à ne rien faire comme si interminablement, une à scruter la brique qui craquèle et compter tous les enchaînés, avoir l’œil conjonctivé, avoir la chique, le pian, la teigne, courir devant, rire quand même avec ses dents, tourner le jour en portions de boule, le saler de ciel blanc et se tenir à la passe en la bordure d’elle qui voit camionner sa verdeur au lointain. Donc on se gratte dès le matin, on desquame les siècles en pilant la fibre des noix, on fume du tabac rance, chassant les malnutris et les chèvres d’autour de soi. Ceux qui rentrent ont la lance tiède et sanglante. Il y a l’ahan des femmes qui dans leur ventre pétrissent le jour naissant.

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