Ma vie au village – 34

Notre destin se lit parfois près de l’antre de la mygale dans les bâtonnets qu’elle ordonne au gré de sa lucidité, elle les renfouille aussi, les déverse, voit l’avenir en ce qu’elle agence du réel, des traits sur la terre, idéogrammes à briser les nouées ou dessin prévisible de tous nos ossements. Absorbés par sa bouche, guettant l’orée du fil, la sécrétion en quoi se dit le salut ou la mort, et son front qui abstrait le masque, exsude l’angoisse qu’avons de la nuit, on ne la voit surgir rompant l’attente quand s’opère la vision, une suspension dans la poussière, un trou de la pensée et l’on repart aux pistes avec les pieds sales, le surin du soleil planté entre les yeux.

mygale

  photo Woodstock, CC

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