Ma vie au village – 47

Applaudissez pour lui ! Au village il y a toujours un idiot. Bien que d’un autre genre, en brousse ici, c’est moi qui ne sort jamais dit-on, à peine s’il respire, il « travaille » à des sorcelleries d’ailleurs, écrit de nuit, dans la nuit, sur elle, des choses qu’on ne comprend pas, le jour l’orage de saison est retranché dans sa caverne, comme derrière un mur un train de marchandises qu’on charge et qui attend, les gens marchent le long des rails de poussière, on patiente jusqu’au soir le signal du vent, que l’enchainé se libère qu’il roule de gare en gare tambourine les tôles et que les lattis grincent craquent sous la poussée, enfin le corps rend grâce, les gouttes font des dessins sur les vitres de la raison, il recompose des vieux poèmes et ne lave jamais ses babouches, le temps ne lui suffit pas.

2 commentaires sur “Ma vie au village – 47

  1. suis passée. ai laissé là une petite trace. le vent est venu juste après, comme un magicien pour effacer les pas dans la poussière. le vent est un idiot qui désécrit

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