Ma vie au village – 50

On voudrait moudre en soi la sonorité des voix sur la route, le geste de casser du bois, faire que se taisissent tous les béguètements intérieurs, le cacabage des idées, ce mélange dehors dedans qui peinture le plafond, être au seul chant de la nuit son métronome hibou, et qu’il nous pousse un abyssin du coeur avec ses fleurs et ses cerises, 
on voudrait se tenir debout dans l’embrasure du rien jusqu’à l’heure du déclin où soupendues les choses paraissent sans distance, au plus proche du moi, tant que ce qui sépare de la beauté du monde s’abolirait soudain, qu’on serait une couleur posée juste à sa place, un accord, mais il y a toujours un cri, une quelconque peine, les ratés d’un moteur qui remettent à demain ou cent mille ans plus tard,
être du paysage le détail d’un je, stigmate rouge et dressé, ombelliforme éclat d’immortel étranger, pissat de singe ou flamme de la forêt

3 commentaires sur “Ma vie au village – 50

  1. dieux* que j'aime ton écriture !
    [Cet absolu qui nous est – grâce à la poussière qui s’immisce entre les blocs d'abstraction – heureusement refusé… et nous porte ainsi le regard comme la vague un canot de sauvetage ou d'errance et fait éclater les cosses [?]]
    __
    *les petits, les grands ne m'ont pas été présentés

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