À l’originelle errance 1) se cacher derrière le bois 2) couvrir sa nudité, firent suite le fixe et le nomade, l’assis donc et le marchant, quoiqu’entre les deux la frontière fut mince, l’on se trouvait encore trop près du sang versé, passant de l’un à l’autre, ayant peine à tenir debout. Quand le nombre devint grand et le désert autour des cités, que les tribus se dissocièrent, nous, ceux qui même, ayant vu, rejoignîmes la forêt loin et jetant ce qui revêt, soustrait la chair au jugement, gardant seuls la voix et le chant, nous enfonçâmes en sa nuit verte.
Ce qui semblait alors devant justement dit paysage, un imaginaire du regard, apaisant, ce qu’est aussi la page avec ses mots comme des arbres, nous le perdîmes, étant dedans, plongés en des ténèbres ténébrantes, le cœur de l’obscurité, et toujours plus avant, poussés, laissant peu à peu derrière soi le souvenir des villes plates et de leur colère. Certains du nombre des restés à leur tour s’en furent, fondant ailleurs avec la terre des bourgades ou pérégrinant livrés à leur sauvagerie.
quelle puissante image que celle d'une page écrite faite d'arbres dressés organisés et sauvages aussi, forêt refuge absolue
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