Cloîtrés en un dehors monumental (dehors pour qui habitent les villes immensifiées), de lui fîmes un dedans où vivre possiblement cet état d’enceintés, trouvant manière de pénétrer et se jouer de l’hermétique, d’atteindre des points sans données, mais toujours s’englissant devant.
Si n’eûmes d’instrumentale musique que celle des tempêtes, l’entrechoc du bois et de l’eau, et la psalmodie de la marche, peu à peu nos polyphonies sortirent le dévoré à petits coups d’expulse, par le lit du gosier. Les rites ne sont qu’un prétexte pour qu’advienne l’extasié – le rythme — où chaque hauteur de voix = une couleur donnant lumière au végétal terreux.
Tout au fond dans le lointain, au diable parfois dit-on, soustraits dans(i)ons aussi, c’est-à-dire le corps prolonge le son émis par la voix, lui donne un écho, comment sinon survivre à l’effroi, et le chant dessine l’horizon qui n’est pas, crée virtuellement la ligne, la module selon au gré de sous la voûte l’enroule et la déroule ainsi que sur le vent façonnent les fumées, nos gorges formant des figures que les armes ne touchent pas,
des images tziganes,
et ça ioule aux étages, portées de souffle humide dans l’inter des branchées, à défaire l’embrouillage et dissoudre les nappes, éclore la clarté,
tant et tant durant
qu’ailleurs de l’autre côté
les murs plus haut grandissent
ce paysage bruits, cette vision « sonore », cette manière dont la vie chuinte et hurle, sans cesse. le silence qui est au delà de toute vie….***
texte à écouter
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(J'aime ce que) Tu donnes (là)
« le corps prolonge le son émis par la voix »
et l'on s'attarde ainsi dans le temps du « danser »
[sans lequel le mot n'aurait aucune racine en notre corps]
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temps et temps qui durent
d'ailleurs
sur mon côté
en bas du mur du ciel
falaise à bout de bras
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