Je me nourris de haine, parce que d’où je viens aimer n’est qu’un prétexte à la procréation.
D’où je viens, on commence par labourer la terre, semer la graine, nager et déféquer dans le fleuve. On vit d’abord et on choisit la vie ensuite, par défaut, comme si la direction à suivre allait se dessiner elle même au fil du temps, comme si les mots allaient venir des quatre coins de l’esprit pour former le discours.
Le disparate a toujours été cet état initial, intermédiaire et final, colonne vertébrale d’un cycle où seul le vieillard sait ce qu’il avait à faire de sa vie; seul le mourant sait le métier de vivre, devenir ceci ou cela, ou bien peu de choses.
D’où je viens, on ne choisit pas un travail ni la souffrance qui va avec; ça nous tombe dessus, écrasant tout, ne laissant qu’une petite ouverture à la joie ascétique.
qui
> naît en 1996 à Obala (Centre)
> s’enfance et + à Batouri (Est)
> s’exténue en ingénierie à Douala (Littoral)
> pose quelques textes sur Camisole et mots
très occupé par la vie d’étudiant, et dit-il, un peu casanier.
Le penser donc allant de la chambre à l’École, sur de mauvaises routes urbaines, questionnant : Que fait le poète à part se plaindre à longueur de journée?, l’entrevoir aussi brouilleur de pistes passant par la case initiatrice de l’écriture. La nécessité mécanique le contraint aujourd’hui à des parcours habituels plutôt rectilignes, mais son itinéraire poétique, devant, ne sera sans doute pas linéaire. En découvrir ici, au cours de cette résidence, des fragments annonciateurs.
![]() |
en 2009 |
© Franck Stéphane Ndzomga, 2016
blog de Ndzomga : Camisole et mots
Illustration : Basquiat, Self-portrait 1982 Cultural discourse
Des résidences d’écriture numérique, webassociation des auteurs