notes à propos d’un paysage (12)

La forêt est toute petite toute petite soudain, et si fragile, qui rétrécit comme s’évapore l’eau racornit le plastique au monstrueux soleil, en moi le rêve d’elle va, champ de buissons qu’une main caresse sous un désert lisse et deux mausolées aux coupoles violine qui se répondent quand le vent passe avec l’odeur du café et des vieux incendies. Au-dedans toute petite mais au-dedans de quoi ? d’un territoire ? non, pas plus d’une langue qui sert à dire, mais non, je n’ai que mon regard, elle serait dans l’œil, ou plutôt, la liberté de moi qu’il a de voir, refus aussi que d’elle on m’impose une image et voici son vocabulaire et voici sa musique, une sonnerie aux morts. Être en elle c’est être hors de soi, le soi-disant qui sait, c’est le nous de soi d’elle, ce que je suis quand je la vois, mon visage.

Peur qu’un jour elle ne soit plus là. Ni toi, la brousse de tes cheveux, ton corps.

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