Le ciel est jaune derrière la scierie
Comme un pan de mur sale dans une rue déserte
La lune de son côté tire à elle tout le sang
Prépare une nuit mauvaise aux pauvres gens
Un sommeil rouillé
Des rêves en fer-blanc
— En bas sous les néons rose ou vert
On passe au nouvel an
Quand au-dessus des arbres
Une étoile se pose
Et s’attarde un instant
Il regarde un rectangle de lune grise
Dans la chambre obscure
Son reflet sur la serrure
Il écoute les gens qui vont en bruissant
Avec leur bon ou mauvais sang
Du lit à la porte bleue
Et ce qui le sépare d’eux
Le marmonnement de la sente
Le mouvement doux des plantes
Et le vol des oiseaux de nuit
Le silence de toutes ces choses
Sous leurs pas
Brouillons retrouvés
supplément au Journal de la brousse endormie