Ne suis-je plus qu’une ombre sur la véranda à qui l’on porte un peu de pitance, du gésier de poulet, une silhouette qui s’efface, ou comme une forme humaine en peinture chinoise assise au bord de l’eau. J’incruste encore le papier, une main me grattera la face au couteau.
Sommeilleux dans l’immobile à guetter l’occasion, le voyage, et demeurant souvent sans rien attendre, je pars du récepteur organique, de sa fixité mouvante. L’œil reçoit ce qu’il regarde, puis la vision se forme à l’intérieur de lui. Que dit le devant moi, à portée, je l’ignore. Peut-être est-il en nous un autre que le langage humain, un secret parler comme celui des choses, des plantes et des bêtes, communiquant avec l’immensité ou le plus petit rien, la luciole d’hier au coin de la fenêtre, la blancheur minuscule d’une fleur de gramine. Lâcher les mots pour cet idiome, sa fluidité. L’image de la vision, alors en l’œil, est une voix. Je l’écoute qui ne parle pas, je la regarde aussi, je m’étonne.
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