Ma vie au village – 90

[89] dont l’œil brun milan calibre les bas-fonds, toutes les étroites goules de la ville-forêt, ce qui se déglutit, s’avale, puis se gueule avec la tristesse en dedans — une peu sensible suspension de l’audible étant manière de comportement — ce qui, oripeau bleu d’affiche ou d’un mot peint trace églantine, survit aux arrachements, les néons clandestins, des boules qui s’illuminent, parfois l’atochement dans la presse des foules, toutes les fourbures de soi à lire sur des mains, la traîne dans les boutiques rougies de kitsch indien et la longueur des rues, de nos pas le long d’elles et de la nuit sans fin, quand on rentre à la chambre avec des sortes de lassitudes.

Elle nous mange le dedans, semblable à la cité en qui l’on s’emprisonne, n’ayant pas de possible ailleurs ou retenu par quelque amour, partir serait devoir affronter tout l’espace, une autre langue en lui, d’autres détours par le chemin de soi. Un instant de bonheur, du miel tombé des mouches ou la lumière frôlant le coin d’un lit, on reste à se dé-faire ici.
 

8 commentaires sur “Ma vie au village – 90

  1. dans ce que vous dites l’un et l’autre je ne vois ( et projette) ni compassion ni sentiment filial ou maternel, ni redevance mais plutôt la question que nous nous posons tous (dans l’ecriture, le tracé, notamment) des fulgurances, soufffances, doutes, joies, etc. qui met en fraternité avec ce qui est dit de nous par un autre que nous,

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  2. ce qui pose la question du père.
    et de la résurrection qui suivra.
    et de la dormition (plutôt que l'assomption : récit plutôt que dogme).

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