Ma vie au village – 97

Sur la langue son goût charbon séparé de ce qui macère, la forêt s’éloigne d’où, se replie vers le point de mémoire, n’aurai d’elle dans la bouche autre qu’un bouquet salivaire pour mes digestions futures, je ne mangerai plus, garderai la famine là juste entre les dents, mâcherai jusqu’à nausée la fibre de l’oubli des recoins aux senteurs de citrus et de coumarin, et fumet d’épices étrangères, carminales, jacinthées, en qui l’on pouvait tant s’enfouir les narines.
J’ai la peau du soir trop rude pour parler, la fatigue si vieille, mais il y a le vent et les manguiers fleurissent, on descend vers les pluies, il faudra tenir l’effort de spirer avec le moins d’angoisse, guetter les deux ondées qui ne vassent pas même le tronc des bananiers ou l’aisselle des voyageurs. 

2 commentaires sur “Ma vie au village – 97

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