Cependant l’inconnu, également éprouvé, se retrouve confus. Pris dans un sentiment ou pire, une pensée. Au point qu’il titube, cherche la clarté d’un réverbère où il ne se reconnait pas. On l’a transplanté, sous forme d’image, au sein d’un écrit et il ne se reconnait pas entièrement dans l’image que l’on donne de lui. Il ne reconnait ni la fenêtre, ni la ville, encore moins la couleur du rideau. Il lui semble avoir été jeté dans un trou qui n’est pas celui de la ville, mais le trou d’une chambre, d’un couloir, où de terribles yeux l’épient et jugent durement sa confusion. Les yeux ne voient pas que dans le fond, cette confusion n’est pas entièrement la sienne, qu’elle est surtout la confusion de l’écrit. L’image dans l’écrit ne possède pas la netteté de l’inconnu. Elle est un facsimilé, une photo copiée, quand ce qui trouble l’inconnu est l’impression qu’il a produite et l’image de son épreuve que l’on a mise dans l’écrit.

© Josef Albers Hommage to the square : Guarded 1952
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