Cris dans la nuit
J’habite près de l’abattoir. Je le vois, sur la colline d’en face. Je l’entends surtout. Son bruit, toutes les nuits, quelquefois le jour. Des hurlements humains, la pression de l’eau sur le béton rougi, rarement le meuglement des bêtes, comme si la plupart se résignaient au sacrifice. Parfois l’une ou l’autre crie, une plainte que notre langage ne peut traduire. Inconfortable extrait sonore, où le tic-tac du réveil ajoute à l’agonie la cruauté du temps.

