Il regarde le jardin dans la lumière du soir, les fleurs qui ont un nom, les arbres qui sont un souffle, un trait puisé à la racine, un élan de l’esprit vers une certaine éternité et tous les cris d’oiseaux, d’alarme ou de nuptialité, qui sont avec les larmes la source de la musique. C’est l’heure où le vent soumet tout à son imposition, remet chaque chose à sa place. Quelqu’un passe et le frangipanier s’incline, avec un air d’ailleurs ou de Chine.
Je suis passée de nuit. Cela fait longtemps que je n'avais plus franchi cette ligne sombre de votre poésie. Il m'est venu comme un éclair dans l'orage nocturne le souvenir du frangipanier aux fleurs trop vites tombées et que je ramassais tels des fruits odorants avec ma faim, les Suzannes aux yeux noirs souriant dans la terre rouge et les herbes hautes, folles des bas-côtés bruissant sur mon passage ou celui de la pluie, la route vers la messe, à l'aube, et la brousse jamais en moi endormie. Je vous envoie mes plus affectueuses pensées et vous redis que votre poésie est pleine de parfums, de sons, d'une réalité peu commune qui dit que la poésie est plus vivante que jamais. Merci !
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