Le monde est peuplé d’étranges créatures qui ne jurent que par le pécule, l’or noir, la suprématie des couleurs sur la raison. Ça m’étripe et je ferme les yeux tandis que lentement le surfer s’éloigne des terres.
Peu à peu je prends conscience des émotions ancrées derrière un «terre à bâbord». Flotter a ce quelque chose de gênant. On ferme les yeux et on compte les heures, humides ici, émergentes.
Maintenant nous rejoignons la résidence élevée fièrement au-dessus du monde marin. Des hommes sont venus, ont décidé de monter au haut de la vague, de suivre des flèches indicatrices qui ne disaient pourtant pas où l’on s’arrête. Il aurait peut-être fallu préserver les émissoles, ne pas les gaver d’un mixage d’eau et d’or noir sortant des séparateurs.
On continue le travail qu’ennoblit la monnaie fiduciaire largement distribuée pour faire taire. Les étoiles ont déserté un tel paysage. On tourne la roue, somnole, complote, acquiesce.
II
Ce que j’ai cherché dans l’iris de tes yeux, un peu de gaieté à répartir sur les semaines présentes et à venir. J’essaie toujours de détourner le regard, haïr, punir le monde de ce sarcasme qui refuse tout pas vers la réciprocité.
Tu ne regardes que ce qu’il y a d’autre dans la salle, puis la ville, puis le mode sénile et revanchard.
Je ne cesse pourtant pas mon voyage en apnée dans la profondeur de ton regard fuyant, espérant quelques réverbérations instantanées ou latentes de la flamme juvénile et hésitante que je porte.
Quelques sentiments indicibles m’habitent de jour en jour, de ne pouvoir visiter tes profondeurs, à être bien trop jeune pour posséder ton regard.
Il faudrait déconstruire, commencer par faire imploser ce qui fut, jadis, résidence politique et lieu de débauche. Dans le cas présent, il a fallu attendre la mort accidentelle de la sorcière. Mais on voudrait généraliser la destruction aux champs des vivants et des morts, faire table rase, niveler.
Ici doit passer une route au dessus de la route, puisqu’il faut bien conquérir l’espace, gagner du temps avant le passage honteux aux urnes.
Déconstruire ? Oui, le soi, l’anonymat…
Aller même jusqu’à la vérité, l’enclaver…
Déprogrammer l’avenir semble illusoire, si ce n’est par la force du poète qui nie la ville telle qu’elle se présente, remet en cause les échangeurs, les avenues, les coins de rues, toutes ces prisons de la forme.
Prendre la route… Celle que le gouvernement refuse de construire…
« C’est fini »
Blogue de F. S. Ndzomga : Camisole et mots