Des mannequins tendent leurs bras

À 18:00 les boutiques s’allument, il sort, plus c’est flou à mesure que la nuit. Éros s’enfonce dans l’imprécis, sinue entre les gens stupides, mettre le pied sur une ligne sienne, la garder, qu’ils ne le dévient de son cours. Ça commence à clignoter, des culs de lucioles. Des néons tristes, des arcs-en-ciel. Un monstre-reflet dans les baies vitrées. Ce bruit, les voix, cette atroce musique. Là où se touchent les cabinets de couturière des mannequins tendent leurs bras, des bras figés couleur de lait, certains n’ont plus de tête et de toutes petites fesses très hautes au-dessus du sol. Cet étalage qu’on ne voit presque plus, Éros le trouve beau et vulgaire.

Vie d’Éros Sambóko #23

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