L’inconnu, éprouvé par ces transformations successives, n’est plus qu’une ombre de l’image vue au seuil de ma chambre, le carré noir de la ville, le trou de la ville au bout du couloir, mais cette ombre ou plutôt telle manière d’ombre sur la page, est toujours ressemblance de l’image. L’inconnu est l’ombre de l’image, autant dire sa lumière ou plutôt telle manière de lumière dans la chambre, puis dans l’écrit. S’il ne se reconnait pas dans l’image, c’est que nous l’avons éloignée de lui, lui qui ne cesse pour autant d’être sa ressemblance et qu’aucune transformation ne peut vaincre. L’ombre, étant son inconnu, est plus meuble, mouvante, que la lumière, l’image n’est que changeante, selon la couleur du rideau. Ressemblance n’est pas copie que le temps pâlit.

© Josef Albers Hommage to the square : Greek island 1957
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