Attendre, comme l’effraie, la hulotte, pour s’élancer dans le nocturne, l’instant qui brouille le regard, où les choses basculent, qu’on tombe de l’autre côté des gens et de soi, attendre de glisser sur le dehors-surface en cherchant la pliure. Vénus discoure à propos de rien, seule aussi, presque immobile, très poupée entre des coussins. Ça la fait rire. Elle lisse près des genoux l’étoffe coquelicot, du bout fatigué de ses mains. Qu’elle voudrait plonger dans les crânes pour en arracher le cerveau, la lucidité. Au sol, le trait duel des escarpins vernis, corps noir d’une libellule morte, le néon s’y reflète, puis s’éteint. Éros allume une bougie.
Vie d’Éros Sambóko #16
Et le temps, dans le sable,
qui change de couleur.
Comme une étoile en hiver.
…
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