L’une de ces arrière-cours muettes où tu n’as d’étendue que toi, le paysage de ta cervelle, la mousse léchant les parpaings. Juste assez pour un rosier nain. Des fougères. Tes mégots dans une coupe en verre, tes jambes nues sous le soleil droit. Quand l’hypnose du jour s’éteint, un dernier tour dans la plaine, puisque … Lire la suite Où nos corps défont l’image
Étiquette : Corps
Dormir au milieu des grillons
Je me tape un peu triste le carrefour de l’A. On a malgré tout des repères : une pharmacie, les pépinières, où l’on arrose contre quelques jetons, la route qui part vers la mer. Pourquoi cet endroit, non l’envers, et marcher longuement jusqu’au vide, à l’étale. Moins sentir peut- être la morsure rapide d’un coït, … Lire la suite Dormir au milieu des grillons
Tiré peint des corps
Avons hissé, mais comment, les choses les plus inutiles. Des extravagances. Un fourbi. Dans l’entrée, le moulage d’une forme humaine, assis sur une caisse à bières, ventre défoncé, trou noir aux angles blessants. Sous ses fausses cuisses, un caillou rond par terre. On trimbale ça de nuit. En riant. Aux murs, Tiré peint des corps, … Lire la suite Tiré peint des corps
Chaque jour, on récrit le scénario
De moi, suis le fantasme très ordinaire. Est-ce créer que l’écrire, décoller de cette condition. Qu’est-on sans le désir. Sitôt jeté sur la terre, on te cloue avec lui dans un lit. Le tien, celui de ton frère. Le dimanche d’après résonne à ton oreille impubère, bienaimé, que tout est sale. Tu écoutes des mots … Lire la suite Chaque jour, on récrit le scénario
Il regarde par les bords
Il déambule entre les boutiques, toutes le long du trottoir. S’exposent des mini-sapins, leur chevelure factice. Du papier cadeau, où tu mires un revenant dans sa face interne, derrière la mort une image de toi. Des boules, ornements divers et des dragons chinois, un étrange arrangement. Éros goute l’hétéroclite, qu’il regarde par les bords. Il … Lire la suite Il regarde par les bords
Elle illumine par le contraire
On pare la ville, l’enguirlande jusqu’au ban, mais ici de maigres clignotis solitaires, des tortillons d’ampoules souvent décolorées, jaune, rouge, bleu, vert, du parme, de l’orange, le noir transpercé d’aiguilles de lumière. Vénus décore à sa façon. Elle illumine par le contraire. Une rose unique un jour, demain une coquette, elle pose au sol une … Lire la suite Elle illumine par le contraire
L’ombre d’une main
Éros fume la nuit. Dans la cour vide, presque nu. À trois heures il pousse jusqu’à la rue, au milieu, ce moment sans humains, s’assoit sur le goudron qui se repose. Il y a des graphies d’insectes dans le halo du lampadaire urbain. L’ombre d’une main qui porte à sa bouche l’incandescence d’un bâton bleu, … Lire la suite L’ombre d’une main
Éros rentre à la chambre
Éros rentre à la chambre, au lit et son attente d'un quoi qu'il sait imaginaire – ce que l'on pense n'arrive pas – il plonge dans le dévouloir du sommeil. À la voix qui rêve en lui s'entremêle celle pornographique d'un quelconque messie, sur le pardon et la richesse. Des cris. Le vent passant. Des … Lire la suite Éros rentre à la chambre
Un tout-en-haut vaste, ouvert
Sans préalable au rendez-vous on va chacun chez Marcelline, qui nous appelle amours dans un recoin de son café. Elle apporte un faux Bordeaux. Et dit c'est bientôt Noël. On cause de vies, de corps, d'histoires qu'on n'a pas, mais qu'on n'aimerait pas avoir. Les autres sont loin de nous. Éros est déjà pompette. Vénus … Lire la suite Un tout-en-haut vaste, ouvert
Éros meurt de se taire
Sur son lit Éros meurt de se taire quand à la télé, dans la rue, tout autour, braillent tant de démons et de prêtres, satisfaits d'eux-mêmes, pénétrés de soi. La lumière par la disjointure, danse en elle un lot de poussière : l'incertitude de sa vie à lui « comme élément social discernable », non … Lire la suite Éros meurt de se taire