Éros au bord de l’eau

Saïd Zekri (détail)

entré par l’anse, mouvemente, brouille, un bruit d’abord plus en vue qu’en écoute — laisse l’avant (rue-chambre se déficèlent) — il t’emporte, si neuf, te conduit, mais l’oubli, la peur de lancinent — au premier sommeil, avec ce bruit, Éros rêve la maison, l’ancienne, toute de terre qui resplendissait, au-dessus d’où l’on passait, un nuage (comment dire mieux), la granulosité du mot ; cela revient, et le regret : pas assez joui, frissonné des instants — maintenant ce bruit, son temps qui plusieurs, rapporte aussi le reste d’une vie, toujours intérieure, aux secondes ;

le même bruit qu’on voit, qu’on entend : l’image-son qui t’obsède l’esprit, te prend, quand laissent les maux de ventre, sinon on envoie tout au caniveau ; Éros, titubant, se lève, en tête la maison, vraie mais déshabitée, produit encore son effet dans le corps, le cerveau et s’ajoute au bruit, réflexion — le retour, cette joie-victoire, d’un jour au moins, d’une heure, sans la sauvagerie du monde, le seuil brillait du couchant, sur les chaussures, le ciment et de paisibles mouches — l’image s’adjoint le vent, Éros sort, marche loin, revient, regarde les corps beaux de mer,


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