Éros au bord de l’eau (3)

la ligne arrière, on ne la sent que par les vibrations de voitures, qui traversent l’écran, le hachurent à hauteur du toit, pas souvent, ça part vers la ville balnéaire, ça revient dans un soleil humide — nous, plus bas (d’elle une pente légère), baignant dans le fleume, tranquilles, on demeure le matin à visionner le tronc de l’arbre inconnu, ses racines qui se projettent (on s’assoira dessus), la bande sombre, pétrole, hérissée de rognures, de bris, une autre miel, rase, veinurée dedans, où se lisent des cartes sphères, avec sans cesse lourd le bruit cognant du temps ;

car à ce bruit toujours devant, de l’image, il ne sait s’il pourra donner son temps, que lui le prenne et l’engouffre ou si lui l’avalera, ce fruit, de l’amour d’un dieu-même, qui le donne aux hommes perdus ; là devant, juste après le travers que nos orteils fouissent et cette part du sable changeante au bord de l’eau : le fond de la terre, les cieux ; on flemmarde encore, jambes étendues, Éros sort du flot, dit des choses belles, nous rions aussi, oubliant la guerre, le bruit, le trafic en haut par dessus nos têtes, tout au premier jour, très nus, solitaires — et jusqu’à la nuit —


Réponse

  1. Avatar de Geneviève Catta
    Geneviève Catta

    « (d’elle une pente légère) »

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