L’image peut être vue dans la chambre, si l’on fait appel à elle, sans sortir de la chambre ; il est aussi possible de la faire sortir de la chambre, en lui donnant une forme-image, déposée dans l’écrit, qui fait apparaitre une part de son inconnu. L’inconnu ne peut être manifesté en son entièreté, mais comme trou, mamelle, carré noir de la ville qui n’est pas sans lumière. Trou, dans l’écrit, devient alors fenêtre sur l’esprit de la ville. Lorsque le veilleur ou la réceptionniste lisent trou, se produit la troisième transformation de l’image. Dans la chambre du veilleur ou de la réceptionniste, l’image-trou révèle à l’esprit une part de l’inconnu de la ville. S’il y a transformation, c’est que d’une part s’opère une re-production de l’image, d’autre part que trou pour l’esprit du veilleur n’a pas nécessairement la même largeur que pour l’esprit de la réceptionniste. Chez l’une trou sera percée de lumière à travers le rideau, chez l’autre creux dans la terre ou déchirure de la peau. La troisième copie de l’image est multiple, ainsi qu’est nombreux le corps de la ville et son inconnu.
Toutefois, ayant laissé une part de lui-même, l’inconnu s’éloigne. En tant qu’entière ressemblance de la ville et de son image, il ne peut se résoudre à n’être dans la chambre que trou ou mamelle. Il s’éloigne cependant sans tristesse, tellement il reste encore, à la surface du carré, de fenêtres ouvertes et de rideaux tirés sur le côté.

©Josef Albers Hommage to the square Apparition
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