Hors de la chambre, dans la cour rectangle du commun, s’affirme l’économie mesquine de la vie, le règne de la médiocrité, avec son arbre au milieu, les ombres. Éros ne fait que traverser ce faux semblant d’espace. On dit parfois d’un tableau que quelque chose le traverse, mais c’est ne rien dire, on en cherche aussi la composition, à trouver ce qui est au centre comme si au centre se trouve l’explication. Le carré n’a pas de centre, l’écrit n’a pas d’explication qui est le contraire du sens. Ce qui s’explique est toujours médiocre, le mesquin dépliement, la démonstration de l’action. Le prospectus de l’art. Éros traverse, mais en enjambant, non qu’il prenne le rectangle de haut, il évite une perte du temps. La rue c’est autre chose, ça va dans tous les sens, donc en aucun, la rue est paysage, multiplication du carré, contre ensemble, épiphanie du singulier (le détail, non l’accessoire), du moléculaire. Il ne s’agit pas de scène(s). La rue c’est la vision, sa question. La chambre et la rue sont conjointes, associées. Dimension cinématographique de l’écrit, mouvement. La marche, sur la rue, l’allongement, dans le lit, inversement, les deux sont passage. Anti-station. Éros n’est pas un veau à l’étable. Ce n’est pas parce qu’il reste longtemps couché qu’il n’est pas chien errant. Ou qu’il ne fait rien. L’art est aversion contre le faire, mais le faire mesquin, capitaliste. La chambre et la rue sont dépossession. Elles destituent le faux semblant de l’anguleux réel, du réel droit, directionnel.
Malevitch
et la douleur qui s’interstice
au règne du démolli cul l’ère
du midi ocre mais fadé
du mouvement sans quintessence
tellement qu’au milieu des ombres
l’arbre y cherche la rue
derrière l’épi fané
…
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dans l’érotisme carrément transparent d’une vision subterfuge
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