Le carré -5- dans la fenêtre

Éros, personnage compris dans le carré de l’écrit, est incompris de l’extérieur ordinaire, par l’entourage, les voisins, les gens dans la rue, dans les magasins, et par le pouvoir de l’État, impréhensible parce que malgré les apparences, il est inenfermé, non qu’il ne soit pas soumis, à l’intérieur et par les côtés, à la condition humaine, il vit son propre tourment, mais il échappe par un ailleurs comme d’autres sont métis, voyageur, pygmée. Cet ailleurs insaisissable est rendu par l’écrit-poésie, fenêtre. Dans les établissements d’enfermement (parfois appelés sites), on réduit l’expression de la fenêtre, quand on ne la supprime pas, ce n’est pas pour rien, on la poste à des hauteurs inaccessibles, on grillage le dehors. Éros il est vrai tient la sienne souvent fermée, celle de la chambre, ne l’ouvre qu’à certaines heures, sa petite fenêtre sans un vitrage qui filtrerait la lumière. Il ne veut pas que les autres voient, qui n’habitent pas le même dehors. Ils pensent que c’est mystère, ils intriguent, alors qu’il n’en n’est rien ou plutôt s’il y a mystère, c’est celui du carré, dans la fenêtre. Celui de la composition de l’écrit. Éros est l’énigme de l’écrit, par son nom même, l’énigme de la fenêtre soustraite à tout contrôle.

Josef Albers

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