Bifurcations (du texte aussi) qui désemparent, son imprévu, tes hardes dans un demi-pousse à peine, tu pleures derrière la maison. Cette chambre, je l’aimais. Vénus t’accueille au salon. On peut dormir sur un coussin puant le cosmétique, l’amidon de manioc, mais provisoire, sauf que de lourds rideaux n’éteignent pas la rue, le flux public, les camions. Ni d’être à moitié dehors. Trois jours me hantent la fenêtre close, la rigole odorante, le pépiage des sénégalis, l’univers qu’on se fabrique à partir de rien et cette aspiration curieuse à la normalité. Qui ne serait qu’un faux-semblant de toute manière.
Éros Sambóko #47
Sommes sortis agonisants d’un sermon plein de haine. Fraichement né, le verbe ploie déjà sous les poncifs. La sainte Famille défile dans l’allée. Applaudissez pour elle. Et les pécheurs sont humiliés. On se dérobe aux souhaits graisseux, poignées de main charnelles. Filons à l’appartement boire du vin et dans l’ivresse dresser une question : comment s’être rendus, voués, offerts à la géhenne. On mange un gâteau de misère. Ce qui semble le soir finit. Nous, des ombres sans bruit. Sous les festons de lumière, avec une présence dans l’esprit, Tiré repart au marigot, Vénus et moi à la vitrine. L’obsédant début de la nuit.
Éros Sambóko #48
des camions civils, cela fait étrange, il existe encore des lieux où les convois militaires russes n’ont pas pénétré ?… 🙂
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Tous les textes sont poignants d’odeurs, d’images peu ordinaires en des personnages qui seraient sortis d’un autre âge. Les paysages se déploient en une longue fresque qui impose un lieu, un sol impérieux où tout est mystère en présence, signe de la lenteur des origines, perdue, désirée
Merci Serge
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