Éros s’endort, corps sur nuit, lune entière, et chevaux marins, le premier rouge, le second vert, d’autres bistres, leurs cavaliers, barbares, la tête hors du flot, des papillons nageant, au milieu du plastique, entre les déjections, des huiles de surface, et des cadavres au fond, les décombres d’une ville antique, Éros dort, Éros s’agite, crawle dans sa sueur, brasse sur les plis du drap, fuyant un poulpe-drone et son œil multiple, la vrombure des hélices, alors que vient d’en bas, un banc fantasmatique de carrelets géants, il court le long d’une rue, d’une ville inhabitée, sous un ciel rose bonbon, et des nuages pers, en direction de rien, retourne sur lui-même, à l’entrée d’une boutique, le bruit que cette eau fait, de choses qu’une main froisse, des sachets en papier, et cette odeur du vent, et ce gout de crevette, là juste au bout des doigts contre sa bouche ouverte, ses jambes qu’il replie, le verre noir de suie, l’air ivre de pétrole, sur la route les gens repassent, ce bruit, un bruit de plainte, le cri des pêcheurs

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