L’image de la ville 7

La seconde transformation de l’image consiste en une reproduction de sa première copie, quand elle n’est encore que l’image de ce que nous voyons par la fenêtre de la chambre, au bord de la nuit. Aussitôt que nous voyons par la fenêtre, l’image est dans la chambre. Dans la chambre se retrouvent imagés le carré noir du trou de la ville qui n’est pas sans lumière, la couleur du rideau et l’ombre de l’inconnu, ressemblance de l’image. Il ne faut que 100 millisecondes pour que ce que nous voyons devienne une copie de ce que nous avons vu, une image du passé. De la mémoire. Il faut des heures, des jours, voire des années, pour la re-produire, c’est-à-dire la transformer et la déposer dans la chambre de l’écrit ou du rêve, qui devient une fenêtre ouvrant sur son inconnu. Ou parfois n’est besoin qu’une infime fraction de temps pour écrire que je vois le trou de la ville, un carré noir à la surface orange du cerveau.

© Josef Albers Hommage to the square 1967
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Réponses

  1. Avatar de walachniewicz
    walachniewicz

    Mon cerveau vrille sur les mots couleur du rideau, fenêtre, ville, une sorte de vortex vertigineux

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  2. Avatar de Caroline D
    Caroline D

    Pour toujours autant de morceaux de mémoire qui flottent au vent, exposés aux rêveries du monde.

    Aimé par 1 personne

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