Catégorie : Conversation
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le fleuve d’il y a des jours coule encore très loinailleurs je vivrai au bord d’une rivière dans l’immobilitéconversation – intermèdele Nyong, près d’Ayos
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conversation – silence de sable
Il y a ce silence de sable
Devant la mer
Ce silence de sable tienL’enfance près de la fenêtre
Dans la ville
Si loinLa chair muette
Et le beau désir
A la cime de l’arbreEt puis toutes les années
De ciel lourd
Qu’il faut bien traverserSi l’on veut revenir
Un jour là
Devant la merD’où surgira le cheval blanc
2010
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notes en marge de conversation
La cour le jardin, ce sont des mots anciens qui se glissent là sur la pierre,
sur l’assise de ma vie cachée : une histoire incomplète qui serait muette sans euxLà où je suis, faisant mes heures de nuit,
je ne vois pas, j’écouteIl n’y a pas de conversation qui ne laisse affleurer le secret de soi
On se tient alors au bord de l’autre, à sa table de nuit
et l’on mange en silence
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conversation – entre nous
La musique de l’eau
Sur la terre
Sur les toits
Le vent
Ailleurs ce même vent
La pluie
Si petite chez toi
— Entendre fragile jusqu’en
sa force même —
La mer aussi
Le long ciel au milieu
Qui sépare ici-bas
Et lui
Qui passe entre nous
Qui va son chemin d’eaux profondes
Entre ta belle attente de terre
Et la nuit2010
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conversation – une question
L’écrit ne pose plus
La question du retour
Le fleuve d’il y a des jours
Coule encore très loin
Sans m’avoir jamais dit
Qui je suis
Et la part manquante
Laissée dans le jardin
Celle qui m’attend selon tes mots
Au tournant du chemin
S’est jetée dans ses eaux
Il me semble vois-tu
Que c’est sans importance2010
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conversation – conjonction
A notre insu dis-tu
L’oeuvre de la lumière
(Ajouter le labeur du temps)D’où vient l’enchantement
D’être là
Malgré toutDe cette danse des deux
La lumière
Le temps
De cette conjonction
Qui ferait la parole
Le mot habitant parmi nous
Au milieu
Dans le ventre
Le coeur
Le mot à reconnaître
Venu s’en retournant
Nous laissant l’éclairante durée
Du poème2010
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conversation – un seul est là
Je sors à l’heure dernière
Qui est l’heure si douce
Où la lumière orange
Chante dans le verger
J’attends
Que l’écrit s’impose
Ou seulement quelque chose
Proche de rien
L’appel d’une grive
La plongée d’un martin
Quelqu’un pourrait venir
Mais personne ne vient
Un seul est là
Qui ne parle pas
Se tient tout entier
Entre mon silence et le sien
Au bord de ce qui m’attire2010
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conversation – même nuit
Nuit où personne ne passe
Trop près de mon sommeil
Nuit où les pieds laissent
Leurs traces sur la peau
Un même endroit d’heur et de peine
Une même nuit
Il y a les lames de verre
Le rideau écarté
Le corps à la frontière
La pluie l’obscurité
La lampe qui éclaire
La monotonie du poème
La végétation de mon pas
Quand je m’éveille
Et cherche les mots
Avec lenteur dans la case
2010
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conversation – étonnement
Là où je ne peux aller
Ce que je ne peux dire
Etrangement forment les mots
Du paysage et du jeuS’estompe ce que l’on veut saisir
Notre étonnement douloureux
Court après la lumière
En l’oeuvre qui se poursuit2010


