On pare la ville, l’enguirlande jusqu’au ban, mais ici de maigres clignotis solitaires, des tortillons d’ampoules souvent décolorées, jaune, rouge, bleu, vert, du parme, de l’orange, le noir transpercé d’aiguilles de lumière. Vénus décore à sa façon. Elle illumine par le contraire. Une rose unique un jour, demain une coquette, elle pose au sol une … Lire la suite Elle illumine par le contraire
L’ombre d’une main
Éros fume la nuit. Dans la cour vide, presque nu. À trois heures il pousse jusqu’à la rue, au milieu, ce moment sans humains, s’assoit sur le goudron qui se repose. Il y a des graphies d’insectes dans le halo du lampadaire urbain. L’ombre d’une main qui porte à sa bouche l’incandescence d’un bâton bleu, … Lire la suite L’ombre d’une main
Les yeux dans l’obscurité
Il reste au bord assis longtemps, lorsque nous sommes sans lumière, les yeux dans l’obscurité, parfois, trop sommeilleux, il torche pour aller boire ou se vider, ou relire très éveillé des pages usées par la tendresse de ses doigts. D’autres livres sont bien mais si longs, qu’à les prononcer la bouche fait mal. Il manque … Lire la suite Les yeux dans l’obscurité
L’inventaire de mes déchets
La femme à l’enfant qui me regarde, dans la cour, près du manguier, fouille le sac-poubelle jeté derrière sur le tas. Que tire-t-elle de l’inventaire de mes déchets : caillots humides de lessive, mouchoirs ratatinés, mégots, l’emballage d’une capote anglaise, un tract par l’Église de la Trompette Ultime : à n’y voir que du feu. Quand Vénus … Lire la suite L’inventaire de mes déchets
Éros rentre à la chambre
Éros rentre à la chambre, au lit et son attente d'un quoi qu'il sait imaginaire – ce que l'on pense n'arrive pas – il plonge dans le dévouloir du sommeil. À la voix qui rêve en lui s'entremêle celle pornographique d'un quelconque messie, sur le pardon et la richesse. Des cris. Le vent passant. Des … Lire la suite Éros rentre à la chambre
Un tout-en-haut vaste, ouvert
Sans préalable au rendez-vous on va chacun chez Marcelline, qui nous appelle amours dans un recoin de son café. Elle apporte un faux Bordeaux. Et dit c'est bientôt Noël. On cause de vies, de corps, d'histoires qu'on n'a pas, mais qu'on n'aimerait pas avoir. Les autres sont loin de nous. Éros est déjà pompette. Vénus … Lire la suite Un tout-en-haut vaste, ouvert
À gauche de l’image
Il chemine tout à gauche de l'image, le reste : un champ confus d'herbes aquatiques, des nénufars fripés à cause de la saison. Contre un ciel éteint dans le fond une sorte d'arbre, malingre et torturé. Il filme le passage qui s'agrippe au tableau. Pour ne pas en nocturne partir dans le décor. Hors-cadre, des … Lire la suite À gauche de l’image
en bordure d’un ghetto
Tiré habite une case en bordure d'un ghetto – Vénus y est allé – une cellule de poto-poto à côté du marécage. Des lotus, parfois, comme des sexes sur l'eau. C'est loin, mais de quelle part de soi, de quel endroit du plan qui nous a forclos. Le bailleur nomme studio la solitude où loge … Lire la suite en bordure d’un ghetto
Vénus s’est endormie
On attend le point du jour, Vénus s'est endormie. A-t-elle un chez elle avec une cuisine, un canapé en bois de cercueil tapissé de peluche rose ou vermeille, des napperons couverts de poussière. Elle ressemble à une peinture restée dans l'entrée. Aux couleurs vives malgré la fatigue de mes nuits. Oubliée. Elle ne parle qu'à … Lire la suite Vénus s’est endormie
Poème d’amour et de Pygmésie (4)
Les poissons-pilotes font-ils du vélo les méduses rêvent-elles de prendre le train et nous sur la plage de voir des bateaux monter dans le ciel dans le ciel si loin ce monde si haut qu'on nous a promis si l'on souffrait bien si l'on savait taire nos pauvres questions les poissons-pilotes font-ils du vélo les … Lire la suite Poème d’amour et de Pygmésie (4)