La ville découpe le corps de travers. Des pépinières je n'ai vu que le flou, sauf des Pourpiers en fleurs et des Plantes crevettes, sans les deux lèvres qui fendent leurs coroles. Au Mexique on les nomme Cola de camarón. Je marche penché, un peu comme elles. Après, sur le pont, une sorte de peur. … Lire la suite Découpes
l’ombre d’une fête
Demi-jour que notre vie, dit Éros, l'ombre d'une fête, on ne sort pas en cheveux, nus, d'ailleurs on ne sort plus du lieu où l'on se perd, paysage à couvert sous des lianes géantes, transportons le décor et toute sa comédie, le tableau qu'on se peint d'amours impossibles aux étreintes sauvages, la figure qu'on sert … Lire la suite l’ombre d’une fête
sur de l’eau désœuvrée
Les immeubles, les collines aussi, tout parait flottant sur de l'eau désœuvrée, oisive. Ça oscille légèrement. Dans la tête, et sa mesure du temps. Vénus, à certaines heures, s'emporte contre la machine, sourit devant son gouter, fantasme ou chantonne. Si Éros sonne, on fuit jusqu'au bois, au lac, où l'on traine, précédant la mort, chacun … Lire la suite sur de l’eau désœuvrée
on traque une lexie nouvelle
Sur la ville et soi, une nuée vitreuse, pas de ciel, d'arrière-plan aux formules du matin, ni de lignes dans un lointain, vivre s'apparente à chercher les mots, d'un discours qu'on déchirera le soir même. On traque une lexie nouvelle, la rayure que ferait au dessin le vol improbable d'un guêpier nain, plus qu'un trait … Lire la suite on traque une lexie nouvelle
un reste d’hier au fond des bassines
Sort de la nuit comme une buse de son aire, scrutant à l'entour du drap, voit qu'un peu de salive glisse sur l'oreiller, défroisse le jour en papier, la liste des à faire, s'applique sans bonheur aux gestes animaux, passe la revue des émonctoires, traine aux vécés, dans la cuisine, allume les infos pour garder … Lire la suite un reste d’hier au fond des bassines
lumière(s)
Avec ces photographies, prises à Barcelone en septembre dernier, je vous souhaite une année 23 pleine de lumineux envols (lucioles, poissons, méduses, fleurs et astres divers...), malgré l’obscurité et la pesanteur du monde. Casa Batlló, À. Gaudí
sans cadre, sans débord
L'esprit fabrique le songe, au mitan, d'une surface immense, sans cadre, sans débord, l'embrasure de tout, du désordre des eaux et du souffle tournant, la forme informe d'une image qui ne ressemble à ce qui se voit de sa vie soumise, Vénus alors, par cet ouvert, échappe à son tourment. Mais que l'on condamne au … Lire la suite sans cadre, sans débord
Zoé descend, du ciel et des hypnoses
Quand se couchant, remontent des bribes de supplique, la gorge déglutit le nom primordial ; à qui rendre, à quoi, le jour épuisé ; dans la mousse s'enfonce le corporel, son épaisseur crue ; jambes pliées, Vénus s'endort, un rêve joue sa musique, fanfare échevelée, cocasse, transpirante ‒ Zoé descend, du ciel et des hypnoses, en robe de … Lire la suite Zoé descend, du ciel et des hypnoses
défait, le lit patiente
Ça pue la bonde dès l'entrée, les lotus chancis d'un voilage de douche et le fond d'escarpins, la rumeur du monde au quartier, de cette ville où peu d'oiseaux, sauf un gobemouche bleu, Vénus se rappelle, qui dansait sur la courbe visqueuse d'une fleur de bananier. Aussi l'infusion de thé et les sécrétions du sommeil. … Lire la suite défait, le lit patiente
là où se marient le sel et le café
En premier, un sofa parme, ses coussins gris, sur lequel, certaines nuits, une langue-pirogue remonta sa rivière, jusqu'à l'émersion des rochers, puis là où se marient le sel et le café, Vénus ne voit d'abord que lui, l'empreinte de ses courbatures, les cernes du souvenir, un pouf ratatiné que la fenêtre décolore, qui ne bouge … Lire la suite là où se marient le sel et le café