Éros fume la nuit. Dans la cour vide, presque nu. À trois heures il pousse jusqu’à la rue, au milieu, ce moment sans humains, s’assoit sur le goudron qui se repose. Il y a des graphies d’insectes dans le halo du lampadaire urbain. L’ombre d’une main qui porte à sa bouche l’incandescence d’un bâton bleu, la fumée par les narines, l’aspect de ses doigts de pied. L’air surfe sur sa peau chaude à l’endroit des reins. Éros respire avant que vienne, haletant déjà, le camion du jour, chargé d’ognons et de misère. Son plein phare entre tes deux yeux.
Éros Sambóko #34
D’abord une question de souffle. Souvent la nuit. Quand on s’arrête sans raison au bord d’un feu de sentinelle. À l’affût peut-être d’un signe, d’un mot, ou d’une pensée sans rien qui tienne.
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« Graphies d’insectes »… l’écriture tremble un peu dans le soir, le pinceau des yeux des voitures caresse les lignes incertaines des rues… un rond de fumée caresse en passant des genoux lisses… 🙂
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Merci Dominique pour ce beau commentaire.
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