Éros fume la nuit. Dans la cour vide, presque nu. À trois heures il pousse jusqu’à la rue, au milieu, ce moment sans humains, s’assoit sur le goudron qui se repose. Il y a des graphies d’insectes dans le halo du lampadaire urbain. L’ombre d’une main qui porte à sa bouche l’incandescence d’un bâton bleu, la fumée par les narines, l’aspect de ses doigts de pied. L’air surfe sur sa peau chaude à l’endroit des reins. Éros respire avant que vienne, haletant déjà, le camion du jour, chargé d’ognons et de misère. Son plein phare entre tes deux yeux.
Éros Sambóko #34
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