Avons hissé, mais comment, les choses les plus inutiles. Des extravagances. Un fourbi. Dans l’entrée, le moulage d’une forme humaine, assis sur une caisse à bières, ventre défoncé, trou noir aux angles blessants. Sous ses fausses cuisses, un caillou rond par terre. On trimbale ça de nuit. En riant. Aux murs, Tiré peint des corps, des corps murés, rouges, qui se libèrent, des corps mourants, verts, se réveillant, beaucoup de signes avec des barreaux devant qui sont, dit-il, la prison des idées des gens, des mots aussi, primaires, qui s’élancent, et nous, petits, dansant au milieu d’eux.
Éros Sambóko #43
L’une de ces cages en fil de fer où sont enfermés les jacos. Vénus y met un nounours usé à qui, en guise de regard, Tiré coud des boutons. Suis sans idée. Pourtant je sais faire les poubelles. Puis je badigeonne une nourrice percée. Bâtis des calicots. Sur qui l’on écrit pensées dans des langues nouvelles. Pensées sont des dires : autant j’ai la solitude que je t’aime ou nous irons demain. Tout un lexique ordinaire, abaissé, qu’on redore. La joie qu’on a soudain dans le corps. Ça recrée le sang. On transforme en scène les escaliers pour se jouer à descendre (plaisir) plutôt que monter (production), un acte par étage. Un soir, au rez-de-chaussée, Vénus annonce clore le salon, qu’elle aspire à d’autres beautés.
Éros Sambóko #44
Corps des choses, fourbi fourbu. 🙂
J’aimeAimé par 1 personne