Afin d’en rendre la lecture moins longue, l’ensemble du texte a été divisé en 5 « parties » et chaque « partie » en 5 paragraphes ; chacune des parties sera reprise à son terme. Cependant, pour qui voudra se perdre avec Tirésias dans le dédale de la ville et de sa nuit, sans oublier toutefois de respirer, la « totalité » (ouverte) du poème sera donnée à l’issue de la publication des 25 paragraphes.
circulation sur le devant ‒ en nocturne les sons te ceignent plutôt, t’enserrent mais doucement, flottent sur le terreux sommeil, font lorsqu’on se réveille presque douter de soi ‒ qui emporte à coups de klaxons jaunis la rouille des gens, l’oxyde du temps, les destinations que l’on crie, les paroles clouées dans les gorges, au milieu des corps mécaniques, qui te sentent très étrange, tu te sens plus étrange, trouble, encore que dans la chambre vide, seul, quand on dirait que tu voles, brièvement, sur le monde ou que tu viens d’un autre pays semblant pourtant le même ; au fond de l’atelier-boutique tu faisais des chapeaux, des masques avec les chutes, des sortes de kimonos, en carré de doublure, blanche ou verte où sous les apparences, rien n’occupait sa place, en toi et au dehors, durant les heures par terre, qui s’habillaient de la longueur des routes, la pédale encore luisante d’une machine à coudre, un pied dessus qui la lançait, l’aiguille pointant le drap et toute la clientèle, jamais tu ne les voyais, pas plus que ce matin les fantômes assoupis, sur les banquettes, dans les voitures ou le train, la figure des passants qui se façonnent, tu t’en souviens, l’air de sortir toujours un mort du frigidaire, les devantures aussi (sauf celle du salon), tellement identiques, fatiguées, vitreuses ;
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