Éros au bord de l’eau (5)

elle très bas, on l’entend gronder — le film cloque — souffre de spasmes, nous qui partons en arrière, avec du whisky dans les verres (standing auquel nous tenons), des bestioles aussi — et cette fin de lumière, une lampe qui crépite ; le gout des feuilles amères, métal des sardines ; nous buvons à nos morts et nous-mêmes, on se renverse, toujours ce bruit et elle si bas que derrière, des reflets tremblotants, le pagne des sirènes, l’empirisme des questions que nous feignons pour rire, Éros dit : l’alcool descend dans ma nuit très fort et ne chante que si le corps

on mouille, dans l’épais de l’air, la lucidité, loin du remuement — transformés, lagunes — volent-y des oiseaux nocturnes voyageant sur l’eau ; il répond que oui, qu’on les nomme bateaux — tant soudain l’image : toute horizontale ; on se verse, chaque heure presque, pour vider le chaud, le fond de son verre, la dernière goulée — puis ça crisse partout, jusque sous nos pieds, le bruit redescend, d’où elle redescend — qui le sait — issu de matrice(s) dans l’en bas l’en haut, de ce quoi du monde que nous cherchons, le temps et la joie d’une vie profonde

Une plage du littoral atlantique au Cameroun, avec une bande d'arbres dans le fond et un ciel nuageux, lourd.

Réponse

  1. Avatar de lyssamara
    lyssamara

    matrice dent l’emballe en eau
    dans l’an bat lent haut
    et ne se noie pas

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire