Là-bas, la pénombre est hantée de mystères, avec des bourrelets, des cicatrices d'ombres épaisses, nouées. Là-bas, où il dit, le soir est de "bruissailles" et de pompes secrètes. Là-bas, les surjets de la forêt, les ourlets profonds et lourds de la brousse, trafiquent les silences et les insomnies, limitant comme ça peut le tissu incontrôlable … Lire la suite que cache cette nuit ?
Catégorie : Journal de la brousse endormie
Journal de la brousse endormie
Paru aux éditions QazaQ, amoureusement animées par Jan Doets, mon Journal de la brousse endormie. Ce qui reste d'une soixantaine de poèmes composés entre 2006 et 2009 dans la chambre-bureau de mes trois demeures successives. Je n'avais plus écrit (hormis un texte ou deux) depuis au moins dix ans. Je lisais chaque matin un poème … Lire la suite Journal de la brousse endormie
Lune
La lune est dans l'oeil D'une biche nyctalope Que nous chassons Jusqu'en notre sommeil, Le seul rêve que nous ayons Et la seule lueur d'autre part C'est la lance de notre nuit Qui s'engouffre dans la trouée, Dans la faille du temps Qui jamais ne dort. Miro, Nocturne © Galerie Boisserée
Autre nocturne
CentEt cinquante mille ansSe heurtent contre les tempesQuand s'allume le feuEntre nos jambes étendues,Le rire et le sang des femmes ;— S'enflamment les âgesLe temps fuit,Seulement l'on reste à regarder si basLa rouge crépitation,L'étoilement de la nuitDans les éclats du bois ;Fuse un peu de salive parfoisComme un soupirDe branche qui s'endort,Et l'on est longtempsSans … Lire la suite Autre nocturne
Devant lui
Devant lui l’horizon est en lame de verreLe rose oblique d’un poinsettiaDes globes verts pendus aux branchesL’œil d’un rapace qui se pencheLe baobab décharnéSous l’horizon les motsGrincements d’hirondelles à la gorge striéeAu ventre orange noire ou de fenêtreD’eau de rire ou d’ennuiEt parfois de douleurQuand les os sont broyés la nuitEt les pensées inquiètesDerrière l’horizon … Lire la suite Devant lui
Quelques oiseaux
Des branches bassesLes merles métalliquesRaient d'un cri rauqueLa page du jour naissantLamprotornis splendidusLà-haut par paire des jacos sifflentSéparant l'air de leur vol droitPsittacus erithacusLes bruits de la ville sont identiquesSous le grand cercle des milansMilvus migransUn gobe mouche dissoneTimbre le jardinPlatysteira cyaneaLa roche craque sous la braiseDes oiseaux avalent le ventCaprimulgus climacurusEn dents de scie … Lire la suite Quelques oiseaux
Un masque
Le ciel sur la savane Des jets d'oiseaux fuyant l'orage La nuque du rocher Et sa tête penchée vers les pistes L’œil a plusieurs étages La main chasse la poussière des tempes Et les mouches sur l'étroit front de pierre Essaim de souvenirs trop vifs dans … Lire la suite Un masque
Matin recomposé
Les pistes entrecroiséesAiguillent le pas presséDes hommes aux pieds de cendreIl a plu dans la nuitLa chaleur monte lenteL'orbe des milans noirsDessine le ciel tendreL’œil sur la ligne qui serpenteLève parfois des cailles bleuesEt le paysage s'inclineTout se conjoint à l'horizonLa terre bruneLes rochersLa parole en sommeilLes signes envolés
Chant suite et sans lendemain
Il y a la main qui puise l'eauEt puise le silence horizon,Source de tous les vents,De la forêt musique,Et toutes choses profuses ordonnées par l'obscurité,Les gestes et les sonorités,Là le bris du bois sec, une ombre près du feuOu la rumeur diffuse des boutiquesEt puis il y a quelqu'unDerrière l'incisure des arbres,Quelqu'un qui marche aussiDans … Lire la suite Chant suite et sans lendemain
Chant du petit cossyphe
La lumière s'effaceC'est l'ombre entre les branches bassesPrononcée par l'oiseauOu lui-même est cette ombreEn forme de jeuDe mot qui danseCe retrait quand la nuit s'avanceNuit rivageAu bord des grillons incessantsNuit nombreuseDevance la vague ombreuseDes cris sur le terrainLes enfants jouent dans la poussièreUn voile descendUne nuée de fumées lentesUn couvert de voix clairsonnantesD'échos de bois … Lire la suite Chant du petit cossyphe