Fini le village, sa vieille peau cuite. Retour à la citadinité, son anonyme enfer. Deviendrai-je autant ville que je fus la poussière des pistes, le tissage des arbres, les miraculeux oiseaux, les gens qui accueillirent l’étrange idiot, près d’un quart de siècle avant ? Peut-être ou sans doute pas. Le temps est compté, sauf s’il est de l’amour (impossible à savoir). Du village de moi resteront les écrits et l’inévitable dissolution des souvenirs dans l’esprit de deux ou trois parmi les nombreux, sans se faire d’illusions. Poursuivre avec le (même très vague) désir. Se poster face au carré dans la fenêtre, regarder. Aller avec l’image, sans jamais savoir où, ailleurs, plus loin. Se dire aussi qu’au sein du mauvais air, des fatigues, de la solitude, il y eut une joie, souvent discrète, mais vraie. Garder vivant ce trésor-là, pour ne pas trop pleurer en disant esangwa, bye-bye le village au bord des eaux sombres.
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